Au QG de l’Armée du salut, de gauche à droite : Jane Paone, Mark Williamson, Sylviane et Olivier Fleury, Lyndon Buckingham et Martin Hoegger
Dans le cadre de l’initiative JC2033, nous avons poursuivi notre visite à Londres. Après la visite auprès des responsables de Churches Together, nous avons rencontré trois acteurs de la vie chrétienne britannique : l’Armée du Salut, l’Église méthodiste et le London Institute for Contemporary Christianity. Ces échanges ont révélé un fil conducteur fort : l’appel à tenir ensemble action sociale et évangélisation.
Tous trois, chacun à leur manière, rappellent que le témoignage chrétien ne peut se limiter à l’un ou l’autre aspect. L’annonce de l’Évangile prend corps dans une action concrète de service, et l’action sociale s’enracine dans la bonne nouvelle de la résurrection du Christ.
Quartier général de l’Armée du Salut
À deux pas de la cathédrale Saint-Paul, nous avons été reçus au quartier général de l’Armée du Salut, avec une grande jovialité, par le général Lyndon Buckingham. « Dites-moi ce que vous avez sur le cœur ! » furent ses premiers mots. Après la présentation de JC2033 par Olivier Fleury, il a réagi spontanément : « Que voulez-vous que nous fassions ? ».
Notre visite tombait à un moment symbolique : le lendemain, l’Armée du Salut célébrait ses 160 ans. Originaire de Nouvelle-Zélande, le général Buckingham a exercé un ministère international, notamment à Singapour, avant de prendre ses fonctions mondiales en août 2023 pour un mandat de 5 ans.
Olivier Fleury lui a demandé : « Quel cadeau l’Armée du Salut, localement et mondialement, peut-elle offrir au Christ pour l’anniversaire de 2033 ? » Le général a reconnu que notre venue avait suscité en lui une prise de conscience. Il a rappelé que Jésus était davantage sur les routes que dans les synagogues, et que « le pire qui pourrait arriver serait que les chrétiens restent entre eux ». Avec une présence dans 140 pays, il a souligné que l’Armée du Salut devait s’interroger sur son rôle pour ce jubilé.
Introduits auprès du général par Jane Paone (rencontrée dans le cadre du Conseil œcuménique des Églises et du Mouvement de Lausanne), nous avons entendu son rappel : l’Armée du Salut, fondée par William et Catherine Booth, voulait atteindre les gens avec l’Évangile, par l’action sociale et par la Parole. « Le chemin vers 2033 peut contribuer à raviver ce feu », a-t-elle affirmé, alors que l’évangélisation est aujourd’hui quelque peu en retrait.
Le général a confirmé l’importance d’un « ministère holistique » ou intégral, social et spirituel, en veillant à ce que tout soit relié à l’Évangile. Il nous a encouragés à former soigneusement les ambassadeurs de JC2033, afin qu’ils accomplissent leur mission de manière claire et accompagnée.
Église méthodiste
Nous avons ensuite rencontré Holly Adams, responsable du programme d’évangélisation de l’Église méthodiste. Elle cherche à développer de petites communautés évangélisatrices, par exemple autour des grandes fêtes chrétiennes, en organisant chaque année un événement.
Olivier Fleury avec Holly Adams
Elle a rappelé que, dans le méthodisme, action sociale et évangélisation allaient de pair, mais que cet équilibre est à retrouver aujourd’hui. Pour beaucoup de méthodistes, le témoignage se réduit à l’action sociale, sans dimension évangélisatrice. « Parfois, je me sens comme une voix dans le désert », confie-t-elle.
Pour Holly Adams, l’évangélisation doit être motivée non par le déclin de l’Église, mais par l’amour de Jésus. Concernant 2033, elle insiste : cette année ne doit pas être une célébration du christianisme comme institution, mais l’annonce du message central : « Le Christ est vraiment ressuscité ! ». Chaque chrétien devrait être encouragé à témoigner auprès d’au moins une personne.
Institut londonien pour le christianisme contemporain
Avec Paul Woolley
Fondé en 1984 par le pasteur anglican John Stott, alors aumônier de la reine Élisabeth, le London Institute for Contemporary Christianity est un centre de réflexion et de formation qui produit de riches ressources pour les chrétiens.
Nous avons rencontré Paul Woolley, chargé de l’intégration de la théologie dans la vie publique. Il avait participé récemment à un petit-déjeuner de prière nationale. En entendant la présentation de JC2033, il a immédiatement adhéré : « La résurrection de Jésus est la promesse de notre résurrection, du renouveau de toutes choses et de notre vie personnelle. »
Il voit dans JC2033 une occasion idéale de mettre en lumière la signification de la résurrection : non seulement son fondement historique, mais aussi l’espérance et les promesses qu’elle contient.
Évoquant l’écrivain C.S. Lewis, il a rappelé cette image frappante : Jésus ressuscité apparaissant à ses disciples n’était pas un simple esprit, mais « plus réel que la porte fermée qu’il franchissait. »
L’ensemble des rencontres faites à Londres montrent combien l’initiative JC2033 peut réveiller l’Église autour d’un témoignage à la fois intégral et missionnaire. Il y a une triple urgence : celle de ne pas rester entre chrétiens mais de rejoindre les foules là où elles sont; celle de retrouver l’équilibre entre service social et annonce explicite de l’Évangile et celle de rappeler que la résurrection n’est pas seulement un fait historique, mais une espérance vivante qui transforme la société.
Ainsi, l’horizon de 2033 apparaît comme une opportunité prophétique : redonner feu et vision, en conjuguant amour en action et annonce de l’Évangile, pour célébrer ensemble la victoire du Christ ressuscité.
Martin Hoegger