Ancrée dans l’Église catholique, la foi de la famille Duverney-Guichard dépasse les barrières dénominationnelles. Élie avoue en rigolant avoir « des parents un peu étonnants ». À la messe, le dimanche, les garçons sont aussi baignés dans les rassemblements évangéliques : Gospel Center d’Annecy, d’Oron, l’AIMG, les rencontres Présence à Malley et les Jeunesses Actions Bibliques (JAB). « Ce qui est beau, c’est que mes parents nous emmenaient partout où le Christ était. Ils nous ont montré, à mes frères et à moi, que Jésus était chez les évangéliques ainsi que chez les catholiques, les orthodoxes, etc. Ce qui comptait n’était pas que la forme, mais vraiment le fond. »
Bienvenue chez les évangéliques
Tombé dans la marmite de l’unité étant petit, Élie est inspiré par les pratiques des évangéliques. Il admire et emprunte aux rites protestants la proximité à la Parole de Dieu dans le quotidien : « Si je ne lis pas la Bible, j’ai l’impression de ne pas avoir mangé. » Élie a aussi participé à plusieurs reprises à la Sainte-Cène lors de cultes protestants, invité par son meilleur ami. En discutant de louange, Élie n’hésite pas à partager son admiration pour le style évangélique : « Il y a des groupes cathos qui savent faire de la belle louange, mais ce n’est pas forcément très présent. C’est une richesse que j’ai découverte dans l’Église évangélique et que j’essaie d'emmener, à mon échelle, dans l’Église catholique. » Sans oublier le dynamisme des prêches évangéliques, par les anecdotes et histoires vécues qui nourrissent la foi du jeune menuisier.
Têtes de moines… orthodoxe
Des orthodoxes, Élie parle volontiers de l’expérience unique qu’il a vécue au mont Athos. Situé au Nord-Est de la Grèce, à 130 km de Thessalonique, ce mont, qui est une presqu’île, héberge depuis plus de 1000 ans deux mille moines répartis aujourd’hui dans une vingtaine de monastères. Réservée aux hommes, la Montagne sacrée donne priorité aux visiteurs orthodoxes et libère chaque année quelques places pour les chrétiens des autres Églises, dont Élie a pu faire partie.
De cette visite, Élie a été touché par la sensibilité orthodoxe au miraculeux : « Un jour, il manquait sur l’île de l’huile et de la farine, les moines ont prié, et les jarres se sont remplies ! » Tradition des rites orthodoxes, l’iconographie a beaucoup plu au jeune homme : « Je sais que cela peut faire peur aux évangéliques, et nous ne vivons pas cela non plus dans l’Église catholique, mais pour les orthodoxes, chaque icône est le miroir de Dieu ou d’un saint sur terre », et de continuer « Cela n’a rien à voir avec l’ésotérisme, les moines ne font pas de rites occultes, c’est très beau. Je crois que Dieu nous rejoint chacun dans nos sensibilités. »
Les moines du mont Athos pratiquent une vie ascétique, vivant plus de 200 jours par an de jeûne complet ou partiel. Cette manière de renoncer à un certain confort pour chercher Dieu a beaucoup inspiré Élie.
L’unité, c’est essentiel !
« On est le corps du Christ ! Ce n’est pas seulement les catholiques, les évangéliques et les orthodoxes, mais tous ceux qui croient en Jésus ! » Le jeune homme explique d’ailleurs que c’est ce qui anime l’association Trinité : se nourrir des richesses de chaque Église. « Quand on va chez les évangéliques, on se fait évangélique, comme saint Paul quand il allait chez les païens et certains peuples, il se faisait semblable à eux. Le tout est d’avoir son identité propre, de se nourrir de ce qu’on a pu vivre ou recevoir chez les autres, de prendre le meilleur, et avec ça, d’être à la suite du Christ. » Le jeune homme nous invite à sortir de nos églises du dimanche pour aller à la découverte de la foi des autres et d’ajouter : « On ne peut pas être d’accord sur tout, mais on s’en fiche en fait, le plus important est de mettre Dieu au centre et de l’adorer en Esprit et en Vérité. »
Célébrer les 2000 ans de la Résurrection
Élie espère faire partie de la fête et ose rêver à une date commune de Pâques, unissant l'Église pour rendre un témoignage commun. La messe étant le point d’orgue de sa foi, Élie verrait bien célébrer de cette manière, dans une forme qui conviendra à tous. Lucide, le jeune homme est conscient qu’il y a encore beaucoup de travail à faire dans l’unité afin de rendre cela possible.
En attendant, il verrait bien le monde entier prier un « Notre Père » à la même heure pour que le monde sache que Jésus est ressuscité.
Aurore Girardet
Juin 2025
Et toi, es-tu en marche avec Jésus pour célébrer les 2000 ans de la Résurrection ?